25 mars 2024, 29 mars 2024, 3 avril 2024, 19 avril 2024 et 6 mai 2024 ! les annales de l’histoire verront graver à jamais ces cinq dates clés qui marquent l’entrée de notre pays dans la cinquième République.
Décembre 2023, des députés togolais de la 6ème législature ont mis sur les rails, la procédure de rédaction d’un nouveau texte constitutionnel, un processus qui devrait se terminer par une adoption en plénière à l’Assemblée nationale le 19 avril 2024.
Contrairement à ce que bon nombre de citoyens imaginent, présument, supputent, les choses ne se sont pas déroulées aussi simplement comme sur le cours d’un long fleuve tranquille pour le gouvernement, qui a fini par obtenir de haute lutte cette nouvelle Constitution.
D’abord, la fameuse date du 25 mars est à retenir, avec une séance plénière sanctionnée par un vote dont les résultats se présentaient comme suit : 89 voix pour, 1 voix contre et une abstention.
Ensuite, il y a eu cette forme de retoquage du président Faure Gnassingbé, suite au tollé, aux critiques…suscités par le vote du 25 mars. En effet, le président de la République a ordonné le 29 mars que la nouvelle Constitution votée fasse l’objet d’une deuxième lecture à l’Assemblée nationale. Selon le président, il était nécessaire de réétudier ce texte face à l’intérêt suscité par les nouvelles dispositions afin surtout de le rendre plus consensuel.
3 avril, Faure Gnassingbé échange avec le bureau de l’Assemblée nationale. A l’occasion, le chef de l’Etat demande et obtient du bureau l’organisation de larges consultations autour du projet contesté de révision constitutionnelle. De facto, le report des législatives et régionales prévues le 20 avril est acté,
19 avril, un nouveau vote des députés est organisé après plusieurs jours de consultations effectives. Consultations assorties de débats vifs et houleux par endroits, il faut le dire, mais avec un jaillissement de lumière qui a permis aux députés de maturer leur proposition de Loi. Les 87 députés ayant participé au scrutin contre 91 précédemment, ont tous voté à l’unanimité en faveur du nouveau texte constitutionnel.
25 mars, 29 mars, 3 avril, 19 avril et 6 mai ! la répétition est de taille, elle est d’ailleurs pédagogique. Il faudra que les Togolais marquent bien ces dates, afin de les transmettre et les enseigner à la postérité.
Aujourd’hui, le nouveau texte constitutionnel est bel est bien promulgué. Le Togo est de plain-pied dans sa 5ème République depuis ce 6 mai 2024. Avec l’acte de promulgation pris par le président Faure en cette date, le Togo entre dans une nouvelle ère politique et institutionnelle.
Par-delà les envolées critiques, il faut avoir l’objectivité de reconnaître qu’après plus de 30 ans de tentatives infructueuses avec la démocratie présidentielle, après tant d’années d’échecs des stratégies de nos oppositions, après tant d’années d’échecs de bien de nos politiques publiques…il était temps de scruter d’autres horizons de gouvernance. Et il ne nous revient pas de vendre et de vanter les vertus de cette démocratie parlementaire qui, à tout point de vue, intensifie la représentativité du gouvernement, permet que les décisions prises reflètent fidèlement la volonté du peuple, permet aux citoyens de participer directement à la prise de décision politique, de s’assurer que leurs intérêts sont pris en compte et d’avoir une plus grande influence sur le gouvernement et les politiques publiques.
Source : Togo Matin
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