La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) annonce le déploiement d’une mission exploratoire au Togo, après avoir essuyé quelques critiques depuis le déclenchement des discussions au sujet de la volonté de changement de la Constitution du pays.
Plusieurs activistes du continent ainsi que des acteurs politiques du Togo, notamment des membres de l’opposition l’ont invité à se prononcer.
Jeudi dernier, Jean-Pierre Fabre, le président de l’Alliance nationale pour le changement (ANC) a annoncé avoir été reçu par l’ambassadeur de la CEDEAO au Togo sur le sujet de la constitution.
Ce leader politique togolais invitait l’organisation à prendre ses responsabilités. Il intervient lors d’une conférence de presse animée par les principaux leaders de l’opposition togolaise.
En effet, c’est désormais chose faite avec le déploiement par le président de la Commission de la CEDEAO, Omar Alieu TOURAY, une mission exploratoire dans le pays pour interagir avec les principales parties prenantes sur les derniers développements dans le pays avant les élections législatives et régionales du 29 avril 2024.
« Initialement prévues le 13 avril, les élections ont été reportées au 20 avril, puis au 29 avril en raison de la gravité des réformes constitutionnelles controversées que le gouvernement prévoyait d’introduire », rappelle Omar Alieu TOURAY dans le communiqué de l’organisation.
En effet, le fond de la nouvelle constitution, renvoyée par le président Faure Gnassingbé à l’Assemblée nationale pour une 2e lecture, est de transformer le système politique togolais du système présidentiel au modèle parlementaire.
Pour la Commission de la CEDEAO, il s’agit-là d’un contexte crucial pour lequel il est nécessaire de dépêcher une mission exploratoire au Togo.
La mission exploratoire de la CEDEAO est composée de 7 membres. Elle est dirigée par Maman Sambo Sidikou, ancien chef de la mission de l’Union africaine au Mali et au Sahel. Elle séjournera dans le pays du 15 au 20 avril.
Les techniciens de la CEDEAO ont parcouru le texte proposé par le pouvoir togolais. L’organisation relève dans son communiqué que « les changements constitutionnels proposés » permettront aux membres du Parlement d’élire « le président qui, à son tour, nommera le président du Conseil des Ministres avec des pouvoirs exécutifs, l’équivalent d’un Premier Ministre dans le système de Westminster ».
D’après les explications, le président du conseil sera donc nommé au sein du parti ou de la coalition qui détient la majorité parlementaire.
A Lomé, la mission de la CEDEAO, qui vient en partie sur invitation du gouvernement togolais, va rencontrer les acteurs de l’opposition, le parti au pouvoir, les acteurs de la société et d’autres parties prenantes de la société togolaise.
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