Après plusieurs mois de vacances rythmées par plusieurs occupations dont des activités dites “jobs de vacances” pour certains élèves, la reprise des classes sonne généralement comme la fin de celles-ci. Mais, pour certains, même après la rentrée scolaire, des petites activités génératrices de revenues ponctuent toujours leur quotidien. Comme s’ils étaient à “l’école des jobs ”ou plutôt, allaient aux jobs pour l’école.
École et jobs. C’est le cas du jeune Alexis Kouma en classe de 3ème au CEG Amadahomé ( situé dans le quartier Anani simé à Lomé). Pour ce jeune homme de 17 ans, orphelin de mère à 12 ans, c’est depuis la classe de 6ème qu’il a pris avec force et courage, la décision de s’adonner aux petits métiers pour se prendre en charge. Il raconte: » Mon père est agriculteur, tout ce qu’il gagne est dépensé pour les besoins de mes 2 frères de 12 et 5 ans. Je suis le grand frère et depuis le décès de notre maman, tout est devenu compliqué. Parfois c’est grâce à mes efforts que nous trouvons même à manger ». Il ajoute: » c’est depuis la 6ème que je payais mes frais de scolarité, il n’y a rien de nouveau pour moi « .
Aide-menuisier, portefaix, vendeur de l’eau communément appelée “pure water” au marché Assiyéyé d’Adjidogomé, etc. sont les petits jobs qu’exerce le jeune garçon après les heures de cours, surtout les mercredis après-midi et les weekends.
Amoureux des études, Alexis ne compte pas arrêter ses études en si bon chemin, même s’il rencontre des difficultés financières. Avoir une licence professionnelle en communication, tel est son objectif peu importe les sacrifices, raconte-t-il, les yeux souriants. » J’irai au bout de ma vision. Je veux avoir une licence et devenir quelqu’un de grand demain « , confie le jeune garçon.
Remarqué par son sens de travail bien fait à l’école et son respect envers les personnes qu’il rencontre, Alexis reconnaît quand même que concilier ses études et ses petits jobs n’est pas chose facile.
Soucieux de son avenir, il économise plus pendant les vacances pour payer ses fournitures et celles de ses frères et aussi ses frais de scolarité dès le premier jour de la rentrée.
Si pour la plupart de jeunes apprenants, la question des frais de scolarité, et des dépenses courantes se règle souvent par les parents, pour certains comme Alexis, il faut obligatoirement concilier écoles et jobs pour pouvoir s’en sortir ou pour subvenir aux besoins. Combattant démission et défaitisme stupide, ils deviennent des symboles de courage, de résistance et d’endurance pour des pairs, des adolescents de leurs âges. Sans rien justifier par des lamentations, des sanglots ou encore une quelconque école buissonnière.
Lire aussi: Métiers: à 25 ans, Pierrette Santos est propriétaire de son salon d’onglerie à Lomé