Les élections sénatoriales au Togo se tiendront dans moins de deux mois. A l’approche de l’échéance, certaines formations politiques veulent bien déjà faire entendre leur voix.
Lors d’une intervention sur une radio locale le dimanche 8 décembre 2024, Mouhamed Tchassona Traoré, président du Mouvement Citoyen pour la Démocratie et le Développement (MCD) a exprimé ses préoccupations.
Il était question d’une configuration électorale qu’il juge désavantageuse pour l’opposition.
Une composition électorale inéquitable ?
Les enjeux liés à la représentativité et à l’équité du scrutin préoccupent plusieurs acteurs politiques, dont Mouhamed Tchassona Traoré. Le corps électoral chargé de désigner les sénateurs est constitué en grande majorité d’élus locaux et régionaux, dont 90 % proviennent des rangs de l’Union pour la République (UNIR), le parti au pouvoir. Selon Me Tchassona Traoré, cette domination écrasante compromet toute chance pour l’opposition d’obtenir une présence significative au Sénat.
« Dans un tel contexte, il est presque impossible pour l’opposition d’espérer une représentation équitable. Les dés sont pipés avant même le début de la compétition », a-t-il dénoncé. Ce déséquilibre, estime-t-il, porte atteinte aux principes de justice et de pluralisme démocratique.
Une solution pour rétablir l’équilibre
Pour pallier cette situation, Me Tchassona Traoré propose une solution qu’il qualifie de pragmatique : inclure des représentants de l’opposition parmi le tiers des sénateurs que le chef de l’État peut nommer directement. Mais, la suggestion n’a rien de démocratique. Une solution en réalité partisane de peu d’efforts, même quand on aspire à arriver au pouvoir. Alors que gouverner même demande de déployer tellement d’efforts, sans quémander – comme le prône Tachassona – des sièges au sein d’une institution aussi prestigieuse que la Chambre haute.
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« Cette initiative ne vise pas à contester la prépondérance de l’UNIR, mais plutôt à promouvoir un dialogue apaisé et une meilleure collaboration entre les différentes forces politiques », soutient l’avocat sans convaincre. Selon lui, une telle mesure renforcerait non seulement la légitimité du Sénat, mais aussi la confiance des citoyens dans les institutions du pays. De quoi parle-t-on ?
Un enjeu national
La proposition de Me Tchassona Traoré s’inscrit dans un contexte où la question de la transparence et de l’équité des élections reste au centre des débats. Pour l’opposition, cette démarche pourrait être une voie vers une participation plus inclusive aux décisions politiques nationales.
Les échéances électorales se rapprochent, cette suggestion ouvre la porte à une réflexion sur les moyens de garantir une démocratie plus représentative au Togo. Ces sénatoriales représentent un tournant pour le paysage politique national, mais elles mettent également en lumière les défis persistants en matière de gouvernance et de réconciliation.