L’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) rassemble huit pays totalisant 120 millions d’habitants, a été créée en 1994, au lendemain de la dévaluation du franc CFA. L’objectif était d’assurer une cohérence plus forte entre la politique monétaire de l’Union et les politiques économiques et budgétaires de ses États membres. Parmi les atouts de l’Union figurent notamment la libéralisation du commerce intérieur avec une zone de libre-échange et une union douanière, la Bourse régionale basée à Abidjan, et surtout la libre circulation des personnes, des biens et des capitaux ainsi que le droit d’établissement. Aujourd’hui l’UEMOA enregistre 25 ans d’existence avec des performances considérablement acquises dont l’évolution de la gouvernance politique et l’intégration pour les huit pays, rapporte le magazine des Investisseurs et des Décideurs « Economies Africaines » dans sa parution N° 11 de Sept/Nov 2020 en donnant la parole à Robert Dussey, Ministre des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine et des Togolais de l’extérieur.
L’UEMOA a réalisé d’importants chantiers, fait des bonds qualitatifs et se présente aujourd’hui comme une véritable plate-forme permettant aux États membres de mieux s’intégrer dans le processus de mondialisation à travers la création d’une union douanière qui constitue un pas important vers l’émergence d’un marché commun régional basé sur la libre circulation des personnes, des biens et des capitaux.
Le ministre togolais pense que l’UEMOA est avant tout une union économique et monétaire. De ce fait, la gouvernance politique n’est pas fondamentalement sa vocation première. Toutefois, constate le ministre, aucun développement n’étant durable sans bonne gouvernance, les instances de l’UEMOA ont d’abord commencé par asseoir les instruments d’une bonne gouvernance de l’Union. Celle-ci passe par la mise en place d’organes de régulation pertinents et efficaces dont les organes de direction ainsi que de contrôle juridictionnel et démocratique.
Il précise toutefois qu’on ne peut pas dire que la gouvernance politique au sein de l’UEMOA soit des plus abouties. Pour lui, il reste du chemin à faire.
En ce qui concerne la monnaie unique, le ministre relève que la CEDEAO et l’UEMOA travaillent en synergie sur une multitude d’initiatives, y compris la question de la nouvelle monnaie dont le seul espace optimal admis pour la mise en circulation d’une monnaie communautaire unique est l’espace CEDEAO.
« Il n’en demeure pas moins vrai que l’UEMOA regroupe un ensemble de pays ayant déjà en commun une réalité historique, politique et économique. Les 8 pays qui la composent ont également une expérience assez réussie de gestion d’une monnaie commune, le franc CFA, expérience que la bonne méthodologie recommande de capitaliser dans le cadre du processus de création de l’éco. La CEDEAO, c’est nous, l’UEMOA, c’est encore nous. Il n’y a pas de raison que nous ne puissions-nous entendre. Le dialogue et la concertation étant traditionnels à tous les peuples d’Afrique de l’Ouest, je suis convaincu que nos chefs d’État, dans leur sagesse, trouveront la voie pour dissiper les malentendus apparents et arriver à la mise en circulation de l’éco sans heurts entre la CEDEAO et l’UEMOA. La guerre de l’éco n’aura pas lieu! » a précisé le ministre togolais des Affaires étrangères.
S’agissant de la pandémie de Covid-19, le ministre précise que l’UEMOA a réagi face à la crise sanitaire qui frappe le monde entier. Ce qui selon le ministre a permis de contenir la propagation sur la zone la pandémie en organisation dès le 20 mars 2020, une session extraordinaire du Conseil des ministres de l’UEMOA permettant de prendre des mesures importantes. Ces mesures ont entre autres permis l’octroi de prêts concessionnels de 160 milliards de FCFA, la session extraordinaire de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’UEMOA du 27 avril 2020. Cette rencontre selon le ministre a pris un certain nombre de décisions permettant le renforcement de la coordination dans l’édiction de mesures sanitaires relatives à la gestion des frontières intérieures et extérieures de l’UEMOA, la mise en œuvre d’un plan de renforcement des capacités des systèmes sanitaires pour la gestion des épidémies, et l’élaboration d’une déclaration permettant la suspension temporaire de l’application du pacte de convergence, de stabilité, de croissance et de solidarité.
Il note de même que cette conjoncture sanitaire actuelle n’a donc pas empêché l’UEMOA d’œuvrer dans le sens de la concertation.
Le ministre des Affaires étrangères du Togo, Robert Dussey rappelle que l’UEMOA est une union économique dont la gouvernance politique n’est pas la vocation première, mais qu’il n’y a pas de développement durable sans bonne gouvernance.
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