D’un enjeu certain et stratégique pour la démocratie togolaise, les élections législatives du 29 avril étaient très attendues par la classe politique. Mais hélas ! Aux lendemains du cuisant échec subi par l’opposition togolaise à l’issue des résultats provisoires des législatives, plusieurs observateurs de la vie socio-politique du Togo s’interrogent. L’heure est à la réflexion sur les raisons qui pourraient expliquer un si piètre résultat de l’opposition togolaise.
Avec 108 sièges pour le parti au pouvoir et 5 pour l’opposition togolaise, les derniers résultats des élections législatives montrent le désintérêt des militants de l’opposition pour la classe politique. La débâcle du 29 avril serait due à plusieurs facteurs qui minent l’existence de l’opposition togolaise. En passant de la vie à trépas, la figure d’Agbéyomé Kodjo, dernier opposant en date au parti au pouvoir après les élections présidentielles de 2020, laisserait un vide que l’opposition togolaise n’a pas su combler.
Les militants de l’opposition n’auraient plus de figure représentative à qui ils peuvent accorder leurs voix. Avec une opposition disposant plus d’aucune figure d’homme politique de trempe qui se dégage de la mêlée, les militants seraient entre confusion et dépit. D’aucuns pensent qu’une partie de l’électorat de l’opposition auraient certainement rejoint le camp du parti au pouvoir, une autre s’étant abstenu de tout vote, et une autre infime partie restante serait allée renouveler leurs confiances aux candidats de l’opposition en lice.
Etaient en lice pour ces élections, 19 partis politiques, 60 groupes indépendants, 02 groupes de partis, pour un total de 353 listes pour l’ensemble des circonscriptions. Ce faisant, l’opposition togolaise a émietté ses chances de réussites. Fragilisés par des querelles intestines et divisés, les partis de l’opposition ont préféré challenger chacun de son côté le parti au pouvoir. De plus, avec un maillage parcellaire du territoire, l’opposition n’a pas su battre campagne jusqu’à dans les zones les plus reculées comme l’a su le faire le mastodonte adversaire en face, Unir.
De surcroît, à cheval entre boycott des élections et participation au scrutin, la classe politique a manqué d’inciter suffisamment ses partisans à se faire enrôler pour avoir le précieux sésame qu’est la carte d’électeur. L’abstention constatée dans les zones favorables à l’opposition n’était pas de nature à concourir à la victoire de ses candidats.
En appelant les populations à voter majoritairement l’opposition pour faire entorse à la nouvelle constitution, l’opposition togolaise qui crie aux fraudes, se retrouverait dans le déni. Par cette confiance audacieuse et massive de la population au parti au pouvoir, le peuple dit alors implicitement ‘’oui’’ au changement de régime politique et accorde au président de la République, Faure Gnassingbé, toute sa confiance.
Lire aussi : Togo / élections régionales : UNIR s’en sort avec 137 sièges de conseillers