Il s’appelle KPODZO Koffi Apégnon. De nationalité togolaise, il est étudiant en 3ème année de parcours des Sciences techniques des activités physiques et sportives à l’Université de Lomé. Tout comme bien de ses pairs étudiants, il s’adonne aux petits métiers pour joindre les deux bouts. Particulièrement, il jongle entre le job d’assistant coach en basketball et celui de vendeur de « Kpedji gawou » (une galette typiquement togolaise à base de farine de haricots) en attendant peut-être de devenir professeur de sport à temps plein, une qu’il rêve d’embrasser.
Étudiant ambitieux, le jeune féru d’activités sportives tutoie son vingt quatrième (24) année. Après avoir effectué son premier stage d’initiation de professeur d’Education physique et morale ( EPS) au Lycée moderne 2 d’Adidogomé pour le compte de l’année 2021-2022, il enchaine avec un autre stage de responsabilité au même lycée au cours de l’année académique 2022-2023.
Une licence bientôt en poche, avec des ambitions au compteur. Apégnon, occupe toujours ses vacances à vendre « Kpedji gawou » de 8heures à 14 heures. Et les après-midis, à 15 heures, il se retrouve au terrain pour entraîner des enfants et jeunes au basketball et finir vers 19h 30 voire 20 h.
Petits métiers, organisation minutieuse….
Les matins, déjà à 7h 30, on le voit en train de mettre en place ses ustensiles et autres à la devanture de la maison, située derrière le cours primaire de Wonyome (Adidogomé). Ainsi démarre son petit commerce journalier avant de passer à l’étape suivante : l’entraînement de coach à 15 heures. Puis le soir, vers 20 heures, c’est le retour au domicile. Ce petit job qu’il exerce depuis 3 ans, lui permet : » de subvenir à mes propres besoins, préparer ma rentrée universitaire et celles de mes frères et sœurs. C’est aussi ma contribution à aider mes parents parce que je suis l’aîné de ma famille « . Il ajoute : » je n’ai pas honte à faire ce petit commerce, j’ai des ambitions et non à impressionner aucune fille, parce que je homme et je vends Kpedji gawou ? Aucune fille ne me donne à manger, aucune fille ne m’achète de quoi me vêtir (…) Je suis à l’aise en le faisant « . Même s’il avoue être un sujet de moquerie chez ses camarades de la fac et du quartier qui le connaissent très bien, il ne se plaint pas du tout.
L’étudiant débrouillard a confié que grâce à ce commerce, il parvient à gagner 8000 F voir 10 000 F par jour. Même si Apégnon n’est pas totalement satisfait de ce qu’il fait, il est engagé à poursuivre son commerce en attendant de parvenir à ses rêves.
Conseils….
» Nous sommes jeunes. Pourquoi ne pas mettre à profit nos capacités, à se lancer dans ce qu’on sait faire ? Il faut dépenser plutôt nos énergies à travailler. Peu importe le travail, si on parvient à gagner un revenu et à épargner de l’argent, c’est déjà un bon départ. Parfois aussi, nous prenons le risque de laisser de côté nos capacités intérieures et à s’acharner sur le travail de bureau, pour une raison quelconque : j’ai fait des études supérieures et je suis diplômé, donc je ne peux pas faire ceci ou cela. Non, à l’heure actuelle où la vie devient dure, si nous n’avons personne derrière nous, nous sommes obligés d’y faire face tout seul. C’est bien de fréquenter, c’est bien d’avoir des diplômes, mais n’attendons pas. Une fois qu’on sait faire quelque chose, même si ça ne cadre pas avec nos études et que nous savons bien le faire, il faut s’y mettre. Mieux, ça nous facilite la vie. Ça nous évite de finir délinquants, voleurs. Ça n’honore pas « , a-t-il lancé à l’endroit des jeunes.
Il n’existe pas de sot métier enseigne l’adage !