Sous le thème évocateur « Bâtir une souveraineté énergétique pour un développement durable », le Sommet de la coopération énergétique en Afrique de l’Ouest (WA-ECS) a débuté, mardi 03 décembre à Lomé.
Cette plateforme stratégique, initiée par EnergyNet s’est concrétisée grâce au partenariat avec l’État togolais et, le soutien de la Banque mondiale. Elle a rassemblé gouvernements, investisseurs et acteurs privés pour répondre à un enjeu crucial : garantir l’autonomie énergétique de la Région.
L’énergie, clé du développement durable
En Afrique de l’Ouest où plus de 50 % de la population reste sans accès à l’électricité, la souveraineté énergétique n’est pas un luxe. Elle est plutôt, une nécessité vitale pour le développement économique et social. La dépendance aux énergies fossiles importées et les réseaux électriques sous-développés freinent les ambitions des États. Selon Victoire Tomegah-Dogbé, Première ministre du Togo, « Ce sommet est une opportunité unique de poser les bases d’un partenariat stratégique capable de transformer les réalités énergétiques pour un avenir sûr et durable. »
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : en zone rurale, l’accès à l’électricité est inférieur à 10 % dans certains pays. Pourtant, le potentiel énergétique de la Région est immense. Il y va de vastes gisements de gaz naturel au fort ensoleillement, en passant par des ressources éoliennes et hydroélectriques encore sous-exploitées.
Le Togo, un modèle de dynamisme dans le mix énergétique
Au cœur des discussions du WA-ECS, les progrès du Togo en matière d’électrification ont été salués comme un véritable succès. Le pays a fait passer son taux d’électrification de 52 % en 2020 à 69 % en 2024, et s’engage à atteindre une couverture universelle d’ici 2030. Ce succès repose sur un mix énergétique diversifié, combinant énergies solaires et gazières. Selon la cheffe du gouvernement, actuellement, 137 MW de capacités renouvelables sont en cours d’installation. Une démarche qui va renforcer la position du Togo comme pionnier dans la transition énergétique en Afrique de l’Ouest. La Première ministre a insisté sur l’importance des partenariats public-privé et des investissements structurants pour maintenir cet élan.
Une coopération régionale essentielle
Le WA-ECS a mis en lumière des initiatives régionales telles que le West african power pool (WAPP), qui connecte les réseaux nationaux pour mutualiser les ressources. Grâce à ces efforts, le coût moyen de production d’électricité a chuté de 30 à 40 % dans certains pays, rendant l’énergie plus abordable pour les populations.
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Selon le directeur Energie à la Banque mondiale, Kwawu Mensan Gaba, «Grâce au West african power pool, l’intégration des réseaux nationaux progresse et les résultats sont prometteurs. Dans plusieurs pays, cette approche a permis de réduire le coût moyen de production d’électricité de 30 à 40 %. Ces avancées montrent que la mutualisation des infrastructures peut avoir un impact significatif sur la compétitivité énergétique régionale. » Abdoulaye Sylla d’EnergyNet a ajouté que « l‘interconnexion de nos réseaux électriques, la mutualisation des ressources et la coordination des politiques énergétiques permettront de maximiser la capacité de l’énergie ».
Un avenir énergétique prometteur
Le Sommet a également permis d’identifier les besoins financiers, estimés à 30 milliards de dollars d’ici 2030. Ce fonds est destiné à moderniser les infrastructures et développer de nouveaux projets. Cette rencontre a également mis en évidence l’urgence de combiner les ressources régionales avec une planification stratégique pour atteindre une souveraineté énergétique durable. En plaçant l’indépendance énergétique au cœur de son agenda, le Togo montre la voie à suivre.
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Afrique de l’Ouest, pleine mutation
Plus qu’un sommet, le WA-ECS est un appel à l’action. L’indépendance énergétique serait une ambition atteignable, et un impératif pour libérer le potentiel économique et social en l’Afrique de l’Ouest. Avec des efforts conjoints, une volonté politique affirmée et des investissements ciblés, la Région peut devenir un modèle mondial en matière de développement énergétique durable. Au-delà des discours, chaque kilowatt généré rapproche un peu plus l’Afrique de l’Ouest de son ambition de souveraineté énergétique au service de son avenir.