En vue d’accroître la résilience des populations et écosystèmes face aux changements climatiques, l’Uemoa à travers ses divers mécanismes veut préserver le littoral contre l’érosion côtière. Pour ce faire, les ministres et autorités en charge de l’Environnement, ont adopté, ce jeudi 10 octobre à Lomé, le Protocole d’accord relatif à la mise en place de l’Observatoire régional du littoral ouest-africain (Orloa).
Initiée par la Commission de l’Uemoa, la réunion des ministres et autorités en charge de l’Environnement s’est achevée sur une note de satisfécit. Les différentes parties prenantes, au nombre de 16 pays ouest-africains, ont signé et adopté le Protocole d’accord relatif à la mise en place de l’Observatoire régional du littoral ouest-africain (Orloa). Il s’agit notamment du Bénin, du Burkina Faso, du Cap-Vert, de la Côte d’Ivoire, de la Gambie, du Ghana, de la Guinée, de la Guinée Bissau, du Liberia, du Mali, de la Mauritanie, du Niger, du Nigéria, du Sénégal, de la Sierra Leone et du Togo.
Face aux conséquences de l’érosion côtière sur l’habitat et les activités génératrices de revenus, bref sur le cadre de vie, la mise en place de cet Observatoire va ainsi concourir à une protection accrue du littoral. « Les comportements de la mer depuis que les températures augmentent fait que la mère déborde et emporte tout. Au niveau du Togo, comme du Bénin, on a constaté, que ce sont des biens qui sont emportés par les vagues de la mer. C’est ainsi qu’avec l’appui de l’Uemoa et de la Banque mondiale, il a été mis en place un projet qui consistait à protéger toute la côte ouest-africaine », a déclaré le ministre de l’Environnement et des Ressources forestières du Togo, Katari Foli-Bazi.
La mission de l’Orloa est de produire des données et des informations de qualité sur la dynamique des espaces marins et côtiers, tout en valorisant les connaissances scientifiques et techniques sur le littoral. De plus, elle a pour rôle de renforcer les capacités des acteurs régionaux et nationaux, ainsi que de diffuser les informations et les connaissances harmonisées sur le littoral auprès de l’ensemble des acteurs. La mission de L’Orloa sera également d’œuvrer en collaboration et complémentarité avec les observatoires nationaux des pays concernés et engagés.
Cette réunion de Lomé a aussi permis d’apprécier les progrès réalisés dans la gestion de la biodiversité et des aires protégées. Pour souci une meilleure gestion des zones côtières et aires protégées, la Commission de l’Uemoa, la Cédeao, l’Union européenne et la Banque mondiale à travers le Projet Waca (West africa coastal areas) franchissent par ce Protocole une nouvelle étape dans la protection de l’écosystème ouest-africain. Les participants ont aussi abordé le Plan d’action régional stratégique des investissements (Parsi). Ce Plan vise à renforcer la résilience des communautés littorales et des zones côtières d’Afrique de l’Ouest, ainsi que la mise en application des textes sur la gestion des zones côtières et marines.
La Stratégie régionale de gestion des aires protégées et conservées d’Afrique de l’Ouest à l’horizon 2050, la sécurisation et la problématique de privatisation de la gestion des aires protégées en Afrique de l’Ouest, ont de même fait objet de réflexion. Par ailleurs, cette rencontre a également débouché sur l’approbation les bilans globaux de mise en œuvre des Programmes PAPBIO (le programme d’appui pour la préservation de la biodiversité et des écosystèmes fragiles, la gouvernance environnementale et la lutte contre le changement climatique en Afrique de l’Ouest) et PAPFOR (le Programme d’appui pour la préservation des écosystèmes forestiers en Afrique de l’Ouest). Les principaux résultats de l’Obapao, ainsi que les perspectives de NaturAfrica, Phase 1 Afrique de l’Ouest, ont été de même approuvés.
Initié en réponse à l’érosion côtière que subissent les pays de l’Afrique de l’Ouest, WACA accompagne les Etats dans la gestion de leurs zones côtières. Dans le cadre de la mise en œuvre du projet WACA au Togo 30,18 km de côte, correspondant à 60,36% de la côte togolaise, a été protégée. S’agissant de la gestion des aires protégées, sur 580 517 hectares d’aires protégées prioritaires, 470 510 hectares, soit 8,29% du territoire, ont été sécurisés pour la préservation de la biodiversité. Le projet Waca Resip est soutenu financièrement par la Banque mondiale.
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