Les rideaux sont tombés le week-end dernier à Cotonou au Bénin sur l’exposition » Héritage » de l’artiste-plasticien Koffi Dossou. Un clap de fin assorti d’un sentiment de satisfaction. Pari gagné pour l’artiste qui bouclait ainsi sa 75ème exposition.
Ouvert, le 16 septembre dernier 2022, sur les cimaises de la galerie Aréolis à Cotonou, la capitale de l’ancien Dahomey, l’exposition du plasticien togolais a eu cours jusqu’en ce début du mois d’octobre (07 octobre). Elle était riche de couleurs. Trois ans après « Métamorphoses » février 2019, toujours en terre béninoise où le dualisme de l’être humain (face cachée et visible) constituait la trame centrale, Koffi Dossou est revenu cette fois-ci et présente « Héritage ».
« Héritage », tel est l’intitulé de cette exposition qui rappelle à la fois l’étendue et la richesse du patrimoine culturel africain dans sa diversité notamment, la quintessence des valeurs et richesses africaines. » Héritage », s’inscrit dans une sorte de revendication d’identité culturelle. Mais, c’est également une sorte de libation artistique, selon l’artiste, qui vise à sensibiliser le public à la fierté identitaire et à gommer les complexes engendrés par de nombreuses années de » diktat » d’idéaux Européens.
<>, a précisé Koffi. Comme des pendules d’une horloge, Koffi vient ainsi mettre les couleurs à l’heure du jour.
Et ceci grâce au mélange subtil de couleurs vives, chaudes étendues à l’aérographe où l’abstraction figurative évoque un univers artistique intangible et met de facto en relief la dimension multiculturelle de l’artiste.
Les œuvres de Koffi, naturellement portent la marque d’une préoccupation esthétique aux riches connotations décoratives empreintes d’une technicité à travers laquelle, le gouache acrylique (sa technique de prédilection, ndlr) et les feutres créent des formes et des points qui expriment à la fois les rythmes mélodieux de sa triple identité notamment de Zinder au Niger, où il est né, de Lomé au Togo, où il a grandi et étudié puis de Pérouse (Pérugia) en Italie où il a fréquenté l’Académie des Beaux-Arts et où il vit et travaille pendant plusieurs années.
« La sortie des masques», « Egun à Porto-Novo », « Aube nouvelle », <>, <>, « Venavinon », ou encore « Pauvre Christ de Tripoli », sont quelques-unes des chefs-d’œuvre de l’artiste au menu de cette exposition.
La particularité de cette dernière est la transcendance du message que portent les œuvres. Au-delà du message, la particularité réside dans l’exposition elle-même. Une exposition en salles (en cabines), dans de différentes salles aménagées pour la circonstance. L’idée en toile de fond, selon l’artiste est d’apporter un aspect nouveau sur une exposition en dehors de l’aspect ordinaire habituel, celui d’un hall au grand mur, le long duquel, sont accrochés les tableaux. <>, a-t-il affirmé.
Dans ses souvenirs à la recherche d’une harmonie spirituelle cachée où l’abstrait et le figuratif donnent force aux couleurs et mettent en évidence les rythmes mélodieux du sahel et les cadences envoutantes des danses du Bénin et du Togo, Koffi revisite l’histoire culturelle de l’Afrique en général et celle Béninoise en particulier à travers une série de productions au cœur de cet « Héritage ». Il peint dans un tableau plus ou moins sombre les souffrances, les difficultés, la force, l’espoir du commun des mortels au quotidien.
Du haut de cette 75ème exposition de toute sa carrière artistique, « Héritage » se présente comme une sorte d’ « exhortation d’un retour aux sources » où la femme occupe une place de choix, et où Koffi revient sur son parcours « itinérant » entre l’Afrique et l’Europe tout en exprimant ses émotions, ses derniers maux de tête au détour des personnages réels ou imaginaires assorties de quelques notes de musique.
Il est à noter que l’exposition «Héritage» a été portée par plusieurs partenaires notamment, Médiathèque Des Diasporas en partenariat avec l’espace Aréolis et Key&Key Communications de Pérugia en Italie. L’étape de Cotonou marque le début d’une série de tournée inscrite à l’agenda de l’artiste où des pays comme le Ghana, la Côte d’Ivoire, l’Ethiopie et le Togo sur le continent accueilleront les prochaines expositions.
Une contribution de Fabian A.
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