Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a salué mardi l’arrivée du premier contingent kényan dans le cadre d’une mission internationale à Port-au-Prince pour soutenir la police haïtienne, a déclaré son porte-parole Stéphane Dujarric.
Le chef de l’ONU a appelé les membres de l’ONU à contribuer financièrement à la Mission multinationale de soutien à la sécurité (MSS) pour mettre en œuvre son mandat visant à aider la police haïtienne à rétablir l’ordre dans la capitale du pays, ravagée par la violence des gangs, selon M. Dujarric.
Le déploiement des 400 premiers officiers de la force kényane prévue de 1.000 membres a connu plusieurs retards, notamment la Haute Cour kényane déclarant à un moment donné qu’une telle opération serait illégale. Elle avait besoin d’une loi d’autorisation.
Les Kényans sont les premiers parmi plus de 2.500 policiers qui seront impliqués dans l’opération en Haïti.
La semaine dernière, le Kenya a conclu un accord avec le gouvernement haïtien sur les règles d’engagement du personnel de sécurité, qui pourrait se heurter à une opposition farouche de la part des gangs lourdement armés qui ont pris le contrôle de la capitale haïtienne et surchargé la police locale.
Bien que la MSS ait été autorisée par le Conseil de sécurité de l’ONU, l’opération suggérée et dirigée par le Kenya n’est pas une force de l’ONU.
Le Chili, la Jamaïque, la Grenade, le Paraguay, le Burundi, le Tchad, le Nigeria et l’île Maurice devraient également envoyer des contingents de police en Haïti.
En plus de rétablir l’ordre dans les rues de la capitale, l’assemblée politique d’Haïti se remet en ordre.
« M. Guterres suit de près les progrès des arrangements de gouvernance transitoire pour restaurer les institutions démocratiques du pays par le biais d’élections pacifiques, crédibles, participatives et inclusives », a déclaré M. Dujarric. « Les Nations Unies, par l’intermédiaire de notre Bureau intégré en Haïti (BINUH), ainsi que les agences, fonds et programmes concernés, continueront de soutenir Haïti et son peuple sur la voie des élections. »
Et puis il y a le besoin d’aide humanitaire.
Le porte-parole a déclaré que depuis la reprise des vols à l’aéroport de Port-au-Prince en mai, les organisations humanitaires ont acheminé par avion des médicaments, des biens et d’autres équipements essentiels aux opérations humanitaires d’urgence.
« Vendredi, Médecins Sans Frontières a transporté par avion 80 tonnes de médicaments et d’équipements pour ses opérations dans la capitale », a déclaré M. Dujarric. « Depuis le mois dernier, le Programme alimentaire mondial (PAM) a effectué quatre vols de fret pour ses propres opérations et celles de ses partenaires. Ces vols comprenaient des médicaments, des équipements médicaux et des fournitures à prépositionner pour la saison des ouragans en cours. »
Il a fait savoir qu’au cours des dernières semaines, le PAM est passé de la distribution de repas chauds à la distribution d’argent liquide à des milliers de familles vivant dans des sites de déplacement dans la grande région métropolitaine de Port-au-Prince. Malgré l’intensification des opérations des organisations humanitaires, les besoins humanitaires restent élevés dans la capitale et dans tout le pays.
Par exemple, le porte-parole a indiqué que le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) s’inquiétait des conditions de vie de 33.000 personnes déplacées de la capitale vers Léogâne, à environ 40km de Port-au-Prince. Quelque 5,5 millions de personnes ont besoin d’aide humanitaire et 578.000 hommes, femmes et enfants ont été déplacés.
« Le Plan de réponse humanitaire pour Haïti, d’un montant de 674 millions de dollars, n’est financé qu’à 23,5%, avec 158 millions de dollars en banque », a noté M. Dujarric. Fin
Xinhua
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