Irriguant de tout son poids les secteurs de la vie socio-économique, l’Intelligence artificielle (IA) intéresse la gouvernance internationale. Le sujet a été au centre du sommet mondial sur la communication stratégique, ces 13 et 14 décembre à Istanbul en Turquie. Parmi les personnalités présentes, la ministre de la Communication, des Médias et de la culture, Yawa Kouigan. Elle a représenté le Togo en partageant une vision pragmatique de l’IA.
Une intelligence artificielle (IA) au service de la société, mais toujours guidée par des valeurs humaines, c’est la vision togolaise de l’IA partagée par Yawa Kouigan à Istanbul. Le thème de cette édition est : « L’IA dans la communication : tendances, pièges et transition ». Ce thème résonne avec force dans un monde où les outils numériques redessinent les contours de la gouvernance et de la participation citoyenne.
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C’est au cours d’un panel dédié sur le rôle de l’IA dans la communication publique que Yawa Kouigan a illustré le potentiel transformatif de cette technologie tout en mettant en garde contre ses dérives. « L’IA n’est pas qu’une technologie. Elle porte en elle les germes d’une gestion encore plus efficace de nos sociétés, si elle est guidée par une vision éthique, adaptée à nos réalités », a-t-elle précisé.
Une stratégie centrée sur l’humain
Au Togo, le gouvernement ne s’est pas contenté d’adopter des technologies d’IA. Il a choisi de placer l’humain au cœur de ses stratégies. Yawa Kouigan a mis en avant l’architecture de la communication gouvernementale, un système où la transparence et la responsabilité sont au premier plan. L’initiative citoyenne TogoCheck, qui lutte activement contre la désinformation, en est un exemple éloquent.
Face à la prolifération des fake news, TogoCheck utilise l’IA comme un allié, mais jamais comme un substitut à l’engagement humain. Les outils technologiques analysent et détectent les informations douteuses, tandis qu’une équipe d’experts vérifie les faits et sensibilise la population. Ce modèle hybride a été salué pour son équilibre entre innovation technologique et respect des dynamiques sociales locales.
Des leçons pour le monde
Le message porté par la ministre togolaise a trouvé un écho particulier dans un contexte global où la confiance envers les institutions publiques est en crise. L’IA peut ainsi être un puissant levier pour restaurer cette confiance, à condition qu’elle reste au service des citoyens.
Son intervention a également permis de repositionner l’Afrique dans le débat mondial sur l’IA. Trop souvent perçu comme un simple terrain d’expérimentation, le continent se démontre ici capable d’être une source d’inspiration. Le Togo, avec ses initiatives novatrices, prouve qu’une adoption réfléchie des technologies peut renforcer la cohésion sociale et promouvoir une gouvernance inclusive.
En quittant Istanbul, la ministre togolaise n’a pas seulement laissé l’empreinte d’une intervention réussie. Elle a ouvert une brèche dans l’imaginaire collectif, rappelant que l’avenir de la technologie appartient à ceux qui sauront la mettre au service d’un projet sociétal porté par des valeurs fortes. Une leçon qui, à l’heure de l’accélération numérique mondiale, devrait résonner bien au-delà des frontières togolaises.
