L’histoire politique togolaise prend des airs de nouveauté. Pour la première fois, le pays s’apprête à organiser des élections sénatoriales, une marche vers la consolidation des institutions démocratiques du pays. La Commission électorale nationale indépendante (CENI), par la voix de son président Dago Yabré, a annoncé ce 6 décembre l’ouverture officielle des dépôts de candidatures. La période va du 17 au 23 décembre 2024.
Selon les dispositions législatives, les candidats doivent être Togolais de naissance sans distinction de sexe, âgés d’au moins 35 ans et inscrits sur une liste électorale. Ils doivent également être capable de parler, lire et écrire le français. Une condition qui reflète l’exigence de compétence dans l’exercice de cette fonction sénatoriale. Pour garantir une représentativité équilibrée, les candidats ne feront pas cavaliers seuls. Chacun d’entre eux doit se présenter avec un suppléant répondant aux mêmes conditions.
Ces critères traduisent une volonté d’assurer un processus électoral transparent et équitable, un impératif pour cette première étape du Sénat togolais.
Processus bien encadré
Suite à la clôture des dépôts de candidatures, une liste provisoire des candidats sera publiée par la CENI. Cette liste sera ensuite transmise à la Cour constitutionnelle. Cette dernière disposera de 72 heures pour examiner la conformité des dossiers et valider la liste définitive. Ce contrôle strict illustre l’engagement des institutions à garantir l’intégrité du processus électoral.
Une Chambre Haute au service de la démocratie
Ces élections sénatoriales permettront d’élire 41 sénateurs représentant les 39 préfectures du Togo. Chaque préfecture disposera d’un siège au Sénat. Seules les préfectures du Golfe et d’Agoè-Nyivé auront deux sièges chacune. À ce corpus d’élu s’ajouteront 20 sénateurs désignés par le président de la République, conformément à la Constitution de mai 2024. Cette composition de la chambre haute vise à assurer un équilibre entre représentation populaire et nomination exécutive.
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En tant qu’institution nouvelle, le Sénat est attendu pour jouer un rôle clé dans le renforcement des mécanismes démocratiques et le développement socio-économique du pays. Sa création reflète l’ambition du Togo de diversifier ses instances de gouvernance. Elle contribue également à répondre aux attentes d’une population exigeante en matière de transparence et de participation citoyenne.
Sénatoriales, moment de défi et d’espoir
Pour le Togo, ces sénatoriales incarnent l’espoir d’un avenir politique plus inclusif et participatif. Ce pari introduit par la nouvelle constitution instituant le bicaméralisme n’est pas sans défis. La mobilisation des acteurs politiques, le respect des délais et des procédures, ainsi que l’engagement des électeurs seront déterminants pour la réussite de ce processus.
Alors que le pays s’apprête à franchir ce cap important, le regard de la communauté nationale et internationale est tourné vers Lomé. Le succès de ces élections pourrait renforcer la crédibilité du Togo en tant que modèle de transition démocratique en Afrique de l’Ouest. Ce scrutin est prévu pour le 02 février 2025 sur toute l’étendue du territoire national.