La République démocratique du Congo (RDC) est en « alerte maximale » face à l’émergence d’une maladie inconnue qui a tué plus de 70 personnes, a annoncé jeudi le ministre de la Santé publique, Roger Kamba.
Les résultats pour déterminer cette maladie mystérieuse sont attendus ce vendredi ou samedi, selon la direction du Centre africain de contrôle et de prévention des maladies (CDC Afrique).
Alerte maximale
Cette maladie « d’origine encore inconnue » rapportée dans la zone de Panzi dans la province du Kwango (sud-ouest), qui a été décrite comme une « épidémie », a affecté 382 personnes depuis octobre 2024, dont certains ont présenté des symptômes qui « ressemblent à la grippe », a-t-il indiqué. Selon lui, quelque 40 % des cas concernent des enfants. Le ministre a également souligné que 61% des enfants dans la province du Kwango souffrent de malnutrition, ce qui pourrait aggraver les effets de cette maladie.
Soixante et onze décès ont déjà été rapportés, à savoir 27 morts dans des structures de soins et 44 autres dans les communautés, a précisé M. Kamba, ajoutant qu’environ 300 personnes avaient guéri. « Nous sommes en alerte maximale. Nous considérons que c’est un niveau d’épidémie que nous devons surveiller de manière maximale », a assuré M. Kamba. « Nous ne savons pas si nous avons affaire à une maladie virale ou une maladie bactérienne », a expliqué Dieudonné Mwamba, directeur général de l’Institut national de santé publique de RDC lors d’un point de presse en ligne du CDC Afrique.
Résultats attendus
« Nous ne connaissons même pas le mode de transmission », a relevé jeudi Jean Kaseya, directeur du CDC Afrique, lors du point de presse en ligne, notant que les résultats pour confirmer les caractéristiques de cette maladie sont attendus ce vendredi ou samedi.
Des équipes d’intervention spécialisées ont été envoyées sur le terrain pour identifier la nature de cette maladie, selon lui. « On attend toujours les premiers résultats » pour déterminer la cause et les traitements. « On est plus ou moins dans l’affirmation que c’est respiratoire », a ajouté le ministre. Selon lui, sur base de cette hypothèse, l’émergence de cette maladie coïncide avec la grippe saisonnière qui commence d’octobre à mars avec un pic en décembre.
Roger Kamba a également cité l’hypothèse de la COVID-19, dont le taux de mortalité est moins élevé que celui signalé dans le Kwango. « Les taux de mortalité observés, autour de 7,8%, ne correspondent pas au profil de la COVID-19, mais nous restons prudents dans nos analyses », a-t-il précisé.
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« Ce sont des hypothèses en attendant des résultats des prélèvements », dont les opérations ont été empêchées par les mauvaises conditions médicales et logistiques sur le terrain, a reconnu le ministre. « Nous avons reçu, en fin de semaine dernière, une alerte de santé publique en provenance de la zone de santé de Panzi, située à environ 417 km de Kenge, dans une région reculée avec des routes impraticables, surtout en cette saison des pluies », a-t-il expliqué.
Cependant, selon le ministre provincial de la Santé, Apollinaire Yumba, cité jeudi par les médias locaux, 131 décès ont été enregistrés depuis le 10 novembre « à ce jour ». « Il y a beaucoup de chiffres qui ont été annoncés à plusieurs reprises. Nous ne nous sommes pas précipités à les communiquer parce que nous ne pouvons pas communiquer sur les rumeurs », a-t-il insisté. Fin
Xinhua