Au Ghana, à Accra précisément, le Premier ministre, Victoire Tomégah-Dogbé a pris part ce mardi 14 novembre 2023, au nom du Président de la République, Faure Gnassingbé, à la Conférence sur les réparations.
Présidée par le chef de l’État ghanéen Nana Akufo-Addo, la conférence de l’Union africaine a eu pour thème : »construire un front uni pour faire avancer la cause de la justice et le paiement des réparations aux Africains.
« La question de la quête de réparation pour les crimes historiques commis contre les peuples d’Afrique que nous convoquons ce jour n’est pas seulement une quête de compensation financière, c’est une odyssée à travers le temps répercutant les aspirations et les expériences d’un continent entier et de sa diaspora. Notre voyage doit commencer par un examen rétrospectif des crimes contre les peuples africains aussi bien par la traite des esclaves que pendant l’ère du colonialisme. Les racines de la justice réparatrice sont ancrées dans la reconnaissance des atrocités incommensurables infligées à nos ancêtres. », a déclaré Mme Victoire Tomégah-Dogbé avant d’assurer que: « Le Togo, faisant échos aux positions de l’Union africaine et des nations partenaires est prêt à affronter la complexité de ce voyage transformateur. ».
Au nom du chef de l’État, Faure Gnassingbé, elle a félicité le Ghana pour l’initiative de défense des réparations et la guérison des héritages enracinés de l’esclavage et du colonialisme. Elle a salué les efforts de l’Union africaine dans cette lutte.
La conférence réunit jusqu’au 17 novembre des dirigeants politiques du continent africain et de la région des Caraïbes, des universitaires, des acteurs de la société civile et des parties prenantes concernées pour des délibérations de fond, le partage des meilleures pratiques et le développement de stratégies concrètes pour promouvoir et faire progresser une initiative continentale pour la justice réparatrice. Un plan d’action est attendu à l’issue des travaux pour un processus de justice réparatrice durable en Afrique.
Il s’agit aussi d’examiner les fondements juridiques et moraux des réparations et d’explorer différents modèles de réparation de justice; de construire un front uni et de renforcer la collaboration entre les pays africains, la diaspora, les organisations de la société civile, les décideurs politiques, et surtout d’identifier les opportunités de collaboration pour faire avancer la cause des réparations et justice.
Plusieurs thématiques y sont discutées. Entre autres : « Comprendre la réparation: contextes historiques et perspectives contemporaines; « Politiques, stratégies et défis dans la mise en œuvre des réparations »; ou encore « Création de ponts: collaboration, éducation et prochaines étapes. »
Pour la cheffe du gouvernement, « les aspirations du peuple africain dans le contexte des réparations dépassent la simple restitution financière. Les réparations pour le continent africain incarnent le désir d’une réparation complète des torts. C’est un appel à la restauration de la dignité, à la reconnaissance du patrimoine culturel et à l’autonomisation d’un peuple dont le parcours a été marqué à la fois par la lutte et la résilience. ».