Des consultations entre protagonistes soudanais du Darfour (politiciens, activistes politiques, universitaires, société civile…) se sont achevées lundi 24 juillet à Lomé. Ouvertes, la veille, le dimanche 23 juillet, sous l’égide de la diplomatie togolaise, elles visaient à rabibocher les positions très tranchées et farouches qui durcissent le conflit.
Les résolutions adoptées à Lomé – et qui suscitent un espoir selon les deux camps – portent entre autres sur l’arrêt immédiat des effusions du sang, l’ouverture de l’aéroport aujourd’hui contrôlé par les Forces de soutien rapide (FSR) et l’ouverture d’un couloir humanitaire en faveur des populations du Darfour.
Ces mesures ainsi que leur engagement à travailler avec toutes les composantes de la société soudanaise, en particulier celle du Darfour devraient permettre que la région ne bascule dans une véritable guerre civile. Les parties prenantes se sont également dit favorables à de nouvelles bases, à condition que cela se fasse en s’attaquant aux causes profondes des crises qui ont frappé le pays depuis l’indépendance.
Le Togo, l’arbitre neutre
Selon la médiation togolaise, les FSR ont fait des « promesses encourageantes », concernant notamment l’ouverture de l’aéroport qu’elles contrôlent au profit de l’aide humanitaire et potentiellement l’acheminement de celle-ci par voie terrestre à partir du Tchad.
« La rencontre de Lomé n’est pas une médiation ou une négociation. Il s’agit des consultations entre Soudanais », a tenu à préciser le chef de la diplomatie togolaise Prof. Robert Dussey, au cours de la clôture de ces consultations en présence d’un parterre d’invités dont les ambassadeurs et représentants d’institutions internationales accrédités au Togo, présenté à juste titre comme un « arbitre neutre ».
« L’ami, le meilleur est celui qui vous dit la vérité. Alors, laissez-moi vous dire que pour un retour de la paix au Soudan, il faut avoir comme principe le Soudan d’abord. Vous devez continuer à travailler dans l’intérêt des populations, et non pour vos propres intérêts. Au nom du président togolais Faure Gnassingbé, je vous appelle à œuvrer pour la reconstruction d’un nouveau Soudan », a-t-il martelé. Invitant par la suite, les uns et les autres, à prendre exemple sur le leadership des grands acteurs africains tels que : le Sud-africain Nelson Mandela, Kwamee N’krumah du Ghana, Thomas Sankara du Burkina Faso ou encore Patrice Lumumba du Congo.
Darfour, un carrefour très impacté
Le Darfour est en effet, cette région occidentale du Soudan qui est parmi les plus affectées par le conflit armé entre les paramilitaires des FSR et l’armée régulière.
Par ailleurs, 4 documents liés aux crises soudanaises ont fait l’objet de discussions, notamment, un document sur l’historique de la création de l’État soudanais et les déséquilibres qui ont accompagné sa création et sa continuité ; les raisons du déclenchement de la guerre du 15 avril entre le RSF et les SAF et les moyens d’y mettre fin ; l’historique du conflit intertribal à l’intérieur et autour d’EI Geneina dans l’État du Darfour occidental et les mesures à prendre pour mettre fin à l’effusion de sang et réparer le tissu social dans la région.
Il est à rappeler que, plus de 100 jours après le début des conflits, plusieurs médiations sont en cours, notamment celle sous la bannière de l’IGAD avec l’Arabie Saoudite, les Etats-Unis et les Nations Unies.
Lundi dernier, l’Alliance des forces de la liberté et du changement (FFC), une coalition politique civile au Soudan, a entamé une réunion de 2 jours au Caire, en Egypte, pour discuter des moyens de mettre fin au conflit.