C’était depuis juin 2012 que la jeune femme, Pierrette Santos (25 ans), a abandonné les bancs d’école après son échec en classe de quatrième alors qu’elle n’avait que 14 ans. Et comme bien d’autres adolescents conscients que les études supérieures n’étaient pas forcément l’unique solution pour eux, celle-ci s’est alors dirigée vers un diplôme de Certificat de fin d’apprentissage ( CFA). Et devenant aujourd’hui propriétaire de son salon d’onglerie sis à Djidjolé à une centaine de mètres de l’église catholique Notre Dame sous la Croix.
Connue pour son professionnalisme, la prothésiste ongulaire n’a aucun regret d’avoir quitté si tôt les études. « Je ne voulais pas vraiment faire de grosses études, car je n’avais pas de la facilité à l’école » et d’ajouter d’un air souriant, » Le temps, c’est de l’argent ».
Baptisé » Inails », le salon de cette jeune togolaise est surtout spécialisée dans la pose d’ongles. Il accueille au minimum par semaine 15 à 20 clients ( homme y compris) notamment élèves et étudiantes. Elle reconnaît également que l’activité est très rentable ces derniers temps. » Je trouve cela normal, car c’est une pratique à la mode », a-t-elle affirmé.
Selon la responsable, » les prix des ongles varient en fonction de la qualité. Il y a plusieurs couleurs et ce sont des produits de marque importés commandés souvent de l’étranger »
Comme elle le dit, son métier est sa passion, ce qui se reflète d’emblée à « Inails ». Les clients sont accueillis dans une atmosphère conviviale et familiale, l’odeur du vernis à ongles qui embaume l’atmosphère… « Le nail art est plus qu’une passion pour moi. C’est mon style de vie. Durant mon temps libre, je crée de nouveaux designs sur les ongles, sans compter le fait je suis à l’affût des dernières tendances. D’ailleurs, je n’arrête pas de faire des recherches plus approfondies pour proposer des nouveautés à mes clientes », a-t-elle dit.
» De nos jours, seule la peau claire ne suffit plus pour séduire les hommes à Lomé. Il faut aussi d’autres styles », a laissé entendre Pierrette.
Pour Angèle, étudiante de 23 ans, cliente de « Inails » » chaque deux semaines je dois rendre mes ongles propres ou mettre de faux ongles pour séduire mon copain ou l’homme qui rôde autour de moi »
Il faut aussi reconnaître que ces nouveaux styles adoptés par les jeunes « séductrices » n’est pas sans conséquences. » Pour les faux ongles les inconvénients sont nombreux. Les ongles deviennent au fil des années fragiles. Les décollements sur le côté des ongles sont fréquents et peuvent occasionner des mycoses », reconnaît la prothésiste ongulaire Pierrette Santos.
Si les ongles ont longtemps servi comme “armes” pour porter un coup douloureux par exemple, leur utilité protectrice évidente a bien passé la main à leur fonction séductrice de nos jours. Comme dans le cas de Pierrette, c’est le commerce qui s’en frotte les mains. Et c’est la liste des métiers d’aujourd’hui, voire de demain, qui se renforce.
Lire aussi: Intégration genre dans les FAT: les femmes encouragées à embrasser le métier des armes