Le monde entier célèbre ce 25 avril la Journée mondiale de lutte contre le paludisme. Le thème, cette année, autour de la célébration part du principe selon lequel chaque cas de paludisme est évitable et chaque décès lié au paludisme est inacceptable. Et il est ainsi libellé: « Zéro palu – Tirer un trait sur le paludisme ».
A cette occasion Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique délivre un message à travers lequel elle déplore » les 384 000 décès évitables dus au paludisme qui ont été recensés dans la Région africaine de l’OMS en 2020″.
En 2019, précise t-elle, la Région africaine de l’OMS concentrait 94 % des 229 millions de cas et des 409 000 décès imputables à cette maladie dans le monde. Et ce, malgré les progrès appréciables réalisés dans la riposte au paludisme dans la Région.
Entre 2000 et 2019, l’incidence du paludisme a baissé de 29 % et le nombre de décès a diminué de 60 %. Plus de 1,2 milliard de cas et 7,1 millions de décès ont été évités dans la Région.
Cependant, relève t-elle, 36 des 44 pays d’endémie palustre de la Région n’ont pas encore atteint ces étapes intermédiaires. Dans l’ensemble, la Région n’était pas sur la bonne voie pour atteindre les cibles en matière d’incidence et de mortalité, qui étaient fixées à 37 % et à 25 %, respectivement. Si l’incidence du paludisme dans la Région s’est inscrite à la baisse dans une fourchette comprise entre 9 % et 10 % tous les cinq ans entre 2000 et 2015, force est de constater que cette incidence a encore ralenti pour s’établir à moins de 2 % au cours des cinq dernières années.
Chaque année que nous laissons le paludisme se propager, nous remarquons que la santé et le développement en pâtissent. Le paludisme fait perdre à l’Afrique, chaque année, en moyenne 1,3 point de pourcentage en termes de croissance économique.
Pour remédier à cette situation, la directrice invite les pays à faire encore plus d’efforts pour venir en aide aux populations à risque.
Aussi elle précise que de nouveaux défis se profilent à l’horizon, tels que l’augmentation de la résistance des vecteurs aux insecticides dans la Région. Une nouvelle donne qui pourrait compromettre l’efficacité des interventions telles que les moustiquaires imprégnées d’insecticide et les pulvérisations intradomiciliaires à effet rémanent.
Des mesures d’urgence doivent donc être prises pour mettre fin au fléau que cette maladie représente et pour se rapprocher des objectifs mondiaux de réduction de 90 % du nombre de cas et de décès dus au paludisme d’ici à 2030. Il s’agit notamment d’investir pour élargir l’accès des interventions de lutte antipaludique aux groupes laissés pour compte tels que les enfants et les femmes enceintes.
« À l’OMS, nous œuvrons de concert avec les pays pour mener une réflexion stratégique sur les causes de la stagnation des progrès constatée ces cinq dernières années » précise t-elle.
Précisons que la crise sanitaire du Covid-19 a monopolisé l’attention mondiale, faisant craindre un relâchement des efforts contre le paludisme. Cette maladie a aussi occasionné la perturbation des traitements antipaludéens entraînant des dizaines de milliers de décès supplémentaires