Hasard de calendrier ou programmation ? Ce mercredi 1er mars qui marque la journée mondiale de la protection civile, a connu une manifestation de collectivités réclamant depuis des années de rentrer en possession de leur héritage spolié : le terrain de Golf Club Lomé sis à Agoè Démakpoè en périphérie nord de Lomé. Et elles sont 5 collectivités à clamer à cor et à cri que le droit soit dit. Et qu’elles puissent jouir des legs de leurs aïeux.
Très tôt ce mercredi, elles ont fait une descente sur le terrain. Les collectivités kpatima, Amegatse, Azianvi, LÉKÉ-TAKOU et keme ont donc pris d’assaut ce vaste domaine. Avec à l’appui, des cris de détresses, de chants ou encore des lamentations…. selon les collectivités, il s’agissait de leur désapprobation et procéder à une cérémonie au sein de l’enceinte. Une cérémonie demandée par les aïeux après des recherches dans la religion traditionnelle, elle vise à mettre fin aux décès récurrents constatés ces derniers jours au sein de leurs familles.
Ce 1er mars 2023, cela fait deux ans jour pour jour que relativement à la décision de la Cour Suprême, le Procureur de la République a pris une réquisition demandant à ce que les occupants du domaine Golfe Club soient expulsés et que leurs biens soient saisis. Après une démarche de l’association Golf Club auprès des avocats pour leur signifier qu’ils ont une partie louée auprès de l’une des collectivités propriétaires et qu’on puisse leur permettre de faire leur activité sur la partie concernée. Celles-ci ont cédé. Mais force est de constater que finalement c’est tout le domaine que l’association Golfe Club exploite sans être inquiétée pendant que les familles des collectivités trouvent difficilement leur pain quotidien et surtout des décès au sein des familles propriétaires s’alourdissent depuis que la Cour Suprême leur a donné raison.
» C’est notre terrain. Le terrain de Golf Club sis à Agoé Demagboè, c’est le terrain de nos aïeux qui appartiennent à cinq collectivités. Les blancs ils sont venus chez nos grands papas demander qu’ils aient besoin un peu de terrain. Aujourd’hui cela fait deux ans jour pour jour. On a fermé le portail et ils sont partis voir l’ancien procureur général pour lui dire que le feu Gnassingbé a acheté 4 hectares dans le terrain des 28 hectares. Ils ont supplié de leur ouvrir la parcelle qu’ils ont pris chez Gnassingbé et comme c’est la justice qui a parlé et aussi surtout que l’endroit ne nous appartient pas donc on a ouvert le portail et puis ils ont continué à exploités le terrain » a expliqué Kpatima koffi mandataire de la collectivité kpatima.
Bras de fer
Certains jeunes golfeurs sont venus empêcher ceux-ci de parvenir à mettre les calebasses et autres objets mystiques.
Pour Eugène Atigan, président du comité international le Super Cabaret c’est normal en tant qu’association de défense des droits de l’homme de venir soutenir ces familles qui réclament leur droit. Il explique que la manifestation vise à perturber les occupants et aussi attirer l’attention de l’opinion et les autorités sur l’occupation illégale de l’association Golfe Club sur la propriété des six collectivités.
« Aussi, deux ans après la sentence de la Cour Suprême, c’est le communiqué du gouvernement qui demande l’arrêt du lotissement du domaine visant à exploiter frauduleusement ce patrimoine et brimer les propriétaires » a souligné l’association Golf Club.
« La famille a fait des démarches auprès des ministres signataires du communiqué. Nous aussi on a mené des démarches mais force est de constater que c’est le silence. Seul le ministre de l’administration territoriale nous a reçu par un de ses collaborateurs », a précisé Eugène Atigan.
Il faut dire la CNDH aussi a fait des démarches dans cette affaire, mais aucune fumée blanche n’est sortie. Seulement, on fait croire aux propriétaires que l’Etat serait en train de penser à prendre une partie de ce domaine pour en faire une zone d’équipement et que le gouvernement prendra contact avec les collectivités, mais hélas cela n’a jamais été fait.
» La justice nous a délivré un papier venant de la Cour suprême je ne sais pas si une loi au Togo la cour suprême. Nous on veut notre terrain. Bientôt les pluies on veut semer. On veut notre terrain c’est tout ce que nous on veut » a plaidé Kpatima koffi.